Une amertume luisante
Des mouvements saccadés, rapides,
Suivis d'un faible souffle frigide,
Une douleur oppressante
La nuit se lève, soleil disparu,
L'humanité pour aujourd'hui repue
Les ombres se mettent en action
Avec une pointe d'excitation
Un soupir déchire la noirceur
Il est là, allongé sur un banc dans le pré,
Cet homme au regard autrefois rieur
Et au visage, de souffrance imprégné
Nul ne sait depuis quand il est ici
Ou depuis quand il est si seul
Peut-être même pas lui
Habitué à devoir faire son deuil
Le deuil d'une confiance évaporée
Sûrement à jamais perdue
Envers cette maudite société
Qui lui en a tant voulu
Cet homme, pourtant, n'a jamais été mauvais
Il n'a jamais demandé à être repoussé
Le seul point ou il se démarquait
Etait dans sa manière particulière de penser
Etait-ce là un crime que d'être différent
Serait-ce un motif de passer pour inexistant
D'être vu comme déficient
Ou d'être pris pour un incompétent
La réponse est bien évidemment non
Mais allez faire comprendre cela à des gens
Qui, tellement empêtrés dans leurs jugements
En ont même oublié son prénom
Cet homme, aujourd'hui si isolé,
A tant de choses à partager et à offrir
Au lieu de rester dans son pré,
A admirer les oiseaux aller et venir...